“Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous” Jn 1,14



Joyeuse fête de la Nativité !

Pour évoquer la méditation du Père Chevrier et sa conversion de la nuit de Noël 1856, voici un texte écrit 1500 ans plus tôt par Saint-Hilaire de Poitiers, avec de belles consonnances sur le mystère de l’Incarnation :

« Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous », nous dit l’Apôtre (Jn 1,14). Voici que Dieu, Fils unique de Dieu, par une naissance indicible, accepte de devenir un simple embryon dans le sein de la Vierge. Lui qui contient toutes choses, en qui et par qui tout est renfermé, il se soumet à la dure nécessité d’une naissance humaine. Lui dont la voix fait trembler les archanges et les anges, Lui dont le souffle lie et délie les éléments de la terre et du ciel, Il ne poussera plus que des cris de bébé ! Il est invisible, incompréhensible, non définissable par la vue ni le toucher, et le voici pourtant, devant nous, emmailloté, dans une mangeoire !

Peut-être quelqu’un trouvera-t-il cela indigne de Dieu. Qu’il mesure plutôt à la grandeur de cet abaissement de Dieu, l’immensité de son bienfait ! Car Dieu n’avait pas besoin de se faire homme. Mais nous, nous avions besoin qu’Il se fît chair et qu’Il habitât parmi nous. Son humilité fait notre noblesse ; sa honte est notre fierté. Car en s’établissant dans notre chair, Dieu nous a sortis de la nôtre. Il a fait de nous des hommes nouveaux, établis dans le Seigneur.

Saint Hilaire de Poitiers (315-367), De Trinitate III, 2 (écrit vers 360)